[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage COURS Gestion de la Faune Sauvage Année 2019/2020 1.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Sommaire I. Historique de la faune sauvage terrestre II. Origine et affinités de la faune algérienne 1. Les domaines zoogéographiques à l'échelle du globe terrestre 2. Origine et mise en place de la faune 3. Affinités et composition zoogéographique actuelle. III. Biodiversité et composition spécifique de la faune terrestre algérienne 1. l'Herpétofaune (Amphibiens et Reptiles) 2. l'Avifaune. 3. les Mammifères terrestres. IV. Intérêt et valorisation de la faune sauvage 1. Valeur patrimoniale et intérêts (scientifique, médical, agronomique, écologique, économique) 2. Faune gibier et produits de la chasse 3. Elevage et production animale : Raniculture – Elevage de reptiles (serpentarium et production de venin – crocodiles…) – Elevage de perdrix pour le repeuplement – Elevage des petits mammifères… 4. Production de molécules d'intérêt et de produits pharmaceutiques (Venin…) V. Statut et Gestion de la faune terrestre 1. Rôle écologique de la faune terrestre 2. Gestion des animaux dangereux ou nuisibles a. Prévention contre les espèces venimeuses b. Lutte et contrôle des animaux vecteurs de maladies ou d'épidémies (Oiseaux, Rongeurs, Canidés…) c. Contrôle des populations d'animaux ravageurs (Oiseaux, Rongeurs..) 3. Protection et sauvegarde des espèces endémiques, rares et vulnérables. 4. Gestion des espèces introduites ou réintroduites. TP / TD : 1- Etude de la diversité de la faune sauvage : systématique simplifiée des vertébrés terrestres - reconnaissance des principaux animaux sauvages et statut écologique des taxons d'intérêt : Amphibiens – Reptiles - Oiseaux – Mammifères. 2- Dynamique et modélisation de populations animales : Cas des Oiseaux (Moineau – Etourneau) - Cas des Mammifères (Rongeur – Renard - Sanglier) Cas d'une population d'espèce introduite (Addax - Oryx) 3- Sorties sur le terrain 2.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Introduction La gestion de la faune sauvage est une discipline dans le domaine environnemental qui se penche sur toutes les mesures nécessaires pour prévenir et résoudre les problèmes liés à la faune sauvage. L'objectif qui prime pour toutes les mesures consiste à préserver et à promouvoir la faune sauvage autochtone, en l'intégrant si possible sans conflits à nos paysages culturels. De nombreuses disciplines interagissent dans la gestion de la faune sauvage, comme par exemple la biologie de la faune sauvage et la médecine vétérinaire, la chasse, l'agriculture et la sylviculture, l'aménagement de l'espace, la gestion des zones protégées ainsi que la protection des paysages, des espèces et de la nature. La gestion de la faune sauvage comprend à la fois les techniques et méthodes de recherche (approches d'essais et traitement de données, méthodes en laboratoire et recherches sur le terrain) ainsi que l'analyse et le traitement (la gestion) de populations d'animaux sauvages et de leurs espaces vitaux. Pour faire face aux problèmes occasionnés par les animaux sauvages, les programmes de gestion doivent reposer sur des recherches scientifiques qualitatives et haut de gamme, qui fournissent des informations objectives importantes. Définition : La zoogéographie est une branche de la biogéographie, dont l'objet est l'étude de la répartition des espèces animales sur la planète Terre. L'aire de répartition géographique d'une espèce inclut la totalité des populations de celle-ci. Cette notion est dite dynamique car elle évolue constamment en fonction des connaissances acquises. Il faut donc la considérer comme une photographie ponctuelle. Cette science regroupe deux idées : rechercher l'origine probable d'une espèce ou d'un peuplement et connaître sa distribution actuelle. 3.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Grandes régions zoogéographiques actuelles : la région néarctique la région paléarctique la région afro tropicale la région indomalaise la région australasienne la région néo tropicale la région océanienne et la région antarctique non représentées I- Historique : L'étude de la distribution des animaux sur le globe, ou géographie zoologique, est née de l'observation de Buffon sur les animaux propres à chacun des deux ensembles de continents. Le premier, Buffon établit le fait que les animaux des parties méridionales de l'ancien continent ne se trouvent pas dans le nouveau, et que réciproquement ceux de l'Amérique méridionale ne se trouvent pas dans l'ancien continent. Mais c'est seulement au XIXe siècle que naquit vraiment la biogéographie comme discipline scientifique. Les pères de la zoogéographie sont les explorateurs du XIXe siècle, parmi lesquels Alfred Russel Wallace (1823-1913), Charles Darwin (1809-1882), Thomas Henry Huxley (1825-1895), Philip Lutley Sclater (1829-1913). La zoogéographie a été développée depuis la fin du XIXe siècle, à la suite des travaux de Wallace. En 1858, Sclater analyse la distribution géographique de l'avifaune mondiale constituée de 7500 espèces d'Oiseaux et reconnaît six grandes régions zoogéographiques dans le monde : I. Paléarctique, II. Éthiopienne, III. Indienne, IV. Australienne, V. Néarctique et VI. Néotropicale. En 1876, Wallace généralise ce concept à plusieurs groupes zoologiques (Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Amphibiens, Poissons, Insectes et Mollusques) et adopte les six régions zoologiques proposées en premier par Sclater : Paléarctique (Europe, Afrique du Nord, Asie septentrionale), Éthiopienne (Afrique sub-saharienne), Orientale (Asie tropicale), 4.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Australienne (Océanie), Néotropicale (Amérique du Sud et centrale) et Néarctique (Amérique du Nord). Il subdivise chacune de ces régions zoogéographiques en 4 sous-régions. I. Région Paléarctique comprenant les sous-régions : 1. Nord-Européenne, 2. Méditerranéenne, 3. Sibérienne, 4. Mandchoue. II. Région Éthiopienne comprenant les sous-régions : 1. Est-Africaine, 2. Ouest-Africaine, 3. Sud-Africaine, 4. Malgache. III. Région Orientale comprenant les sous-régions : 1. Hindoue, 2. Ceylanaise (Sri-Lanka) 3. Indo-Chinoise, 4. Indo-Malaise. IV. Région Australienne comprenant les sous-régions : 1. Austro-Malaise, 2. Australienne, 3. Polynésienne, 4. Néo-Zélandaise. V. Région Néotropicale comprenant les sous-régions : 1. Chilienne, 2. Brésilienne, 3. Mexicaine, 4. Antillaise. VI. Région Néarctique comprenant les sous-régions : 1. Californienne, 2. Montagneuse des Rocheuses, 3. Alléghanienne (Appalaches), 4. Canadienne. À ces 6 régions classiques, Trouessart, en 1890, en ajoute deux autres pour les faunes polaires boréale et australe : VII. Région Arctique = (Pôle Nord). VIII. Région Antarctique. = (Pôle Sud). 1.1- Les centres d'expansion faunistique : Lors des trois dernières glaciations, il ne semble pas y avoir eu beaucoup de disparition globale d'espèces sur la planète. Pour les espèces à faible capacité de dispersion, le froid a eu pour conséquence l'extinction locale de nombreuses populations au sein de métapopulations alors existantes, avec comme conséquence une réduction de la diversité génétique dans certains groupes ; ces effets négatifs pour la biodiversité peuvent avoir été atténués par la réapparition des plateaux continentaux, permis par la baisse des niveaux marins. Il y a ainsi eu de nouveaux espaces, qui ont reconnecté des habitats quasiment disjoints (hormis pour les oiseaux et mammifères marins et quelques espèces) lors des phases interglaciaires. Par exemple le territoire correspondant actuellement à la France était connecté aux actuelles îles britanniques durant les trois dernières glaciations, permettant aux grands mammifères (mammouths notamment) de passer d'une zone à l'autre en parcourant l'actuel fond de la Manche et du Pas de Calais. Durant les glaciations, chaque espèce devait trouver refuge, en fonction de ses exigences écologiques propres, dans des zones hors de glace. La zoogéographie définit alors des types de distribution faunistique. Cependant, on assiste à des comportements différents au sein même de ces ensembles. En effet, certaines espèces, dites expansives ont colonisé des milieux favorables mais éloignés de leur refuge, d'autres, dites stationnaires, s'en sont très peu écartées. Par exemple, le terme "espèces Eurasiatiques" définit des espèces répandues de 5.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage l'Europe à l'Asie dont le centre d'expansion était l'actuelle Sibérie alors que ce continent était sous d'autres latitudes. 1.2 - Les facteurs de distribution : La dispersion des animaux s'effectue par des voies terrestres, aquatiques ou aériennes qui déterminent la répartition des espèces. On distingue des facteurs primaires et des facteurs secondaires. Les facteurs primaires déterminent par eux-mêmes la dispersion. Les uns sont intrinsèques (mode et puissance de locomotion de l'animal considéré) ; les autres sont extrinsèques (transport par cours d'eau, courants marins, radeaux de végétation, vents, autres animaux). Les facteurs secondaires ne déterminent pas par eux-mêmes la dispersion, mais ils la dirigent. C'est le cas du régime alimentaire (des animaux ne se fixent dans une région que si celle-ci leur fournit des aliments qui leur conviennent), du climat (des animaux quittent la région où ils se trouvent lorsque les conditions climatiques deviennent défavorables), des relations géographiques entre régions. 1.3 - Types de distribution faunistique Tous les groupes d'espèces animales ne s'étant pas constitués à la même époque géologique, ils ne se sont pas trouvés en présence de la même configuration des continents et des océans et n'ont pas pu, en conséquence, rencontrer les mêmes facilités migratoires, ni couvrir des aires de dispersion comparables. Selon leur degré d'extension, certaines espèces animales ont une aire de répartition étendue, qui peut dépasser les limites d'un continent ; d'autres possèdent une aire de répartition spécialisée qui peut dépendre de caractéristiques géographiques, climatiques ou écologiques particulières. Comme cas extrêmes, on distingue les phénomènes de cosmospolitisme et d'endémisme. Sont cosmopolites ou ubiquistes, les espèces qui vivent sur tout le globe et spécialement en tous climats. Les aires de distribution des espèces animales peuvent être aussi continues, c'est-à-dire d'un seul tenant. La répartition des espèces animales peut également s'effectuer selon un étagement ou découpage vertical par rapport au niveau de la mer en fonction soit de l'altitude (pour la faune terrestre, notamment de montagne), soit de la profondeur (pour la faune marine). II. Biodiversité et composition spécifique de la faune terrestre algérienne 2.1 - Définition : Espèce disparue : Espèce dont on n'a pas constaté l'existence à l'état sauvage depuis au moins cinquante (50) ans. 6.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Espèce en danger : Espèce qui existe sur un territoire en très petit nombre. Espèce endémique : Espèce présente seulement dans une région ou à un lieu donné. Espèce éteinte : Espèce qui a existé sur un territoire et qui n'existe plus ailleurs au monde. Espèce extirpée : Espèce ayant abandonné sa région ou lieu habituels de vie en raison de conditions défavorables qui s'y sont installées. Espèce menacée : Espèce potentiellement en danger sur un territoire donnée. Espèce vulnérable : Espèce en déclin sur un territoire dont le nombre diminue progressivement. Etat de la diversité biologique : La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune. Ecosystèmes Les écosystèmes algériens, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques. Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts, de steppes, de déserts …etc. Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes lacustres, marins, les oueds…etc. Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons. Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux. La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune. 2.2 - Composition spécifique de la faune terrestre algérienne 2.2.1 - L'HERPETOFAUNE L'herpétologie est la science qui étudie les amphibiens et les reptiles Herps est le nom donné aux grands groupes d'amphibiens et de reptiles. Les amphibiens : 12 espèces Les reptiles : 100 espèces de reptiles non éteintes, dont 4 tortues marines qui ne se reproduisent pas en Algérie. Les espèces appartiennent aux Sauriens (Lézards), Ophidiens (Serpents), Chéloniens (Tortues) et Amphisbaeniens (Amphisbènes). 7.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage 2.2.2 - L'AVIFAUNE En 2000 une synthèse sur l'avifaune algérienne a été publiée dans un important ouvrage signé par ISENMANN et MOALI, dans lequel ils énumèrent les 406 espèces signalées jusqu'en 2000 par les chercheurs, dont 242 espèces non passeriformes et 164 espèces passeriformes. Le nombre des espèces nicheuses s'élève à 214 (sédentaires et migratrices) résumées dans le tableau suivant. Tableaux 1 : Bilan des statuts des espèces signalées en Algérie Source : ISENMANN et MOALI (2000) Catégories Non passeriformes Passeriformes Total ND 16 0 16 NS 63 73 136 NM 37 27 64 NO 11 3 14 VA 20 20 40 VP 99 45 144 HI 99 39 138 ND : Nicheur disparu - NS : Nicheur sédentaire - NM : Nicheur migrateur - NO : Nicheur occasionnel VA : Visiteur accidentel – VP : Visiteur probable - HI : Hivernant – SN : Sédentaire nicheur 2.2.3 - LA FAUNE MAMMALIENNE ACTUELLE DE L'ALGERIE Liste globale par nombre d'espèces par ordre famille Ordre Familles Nombre d'espèces Erinaceomorpha 01 02 Soricomorpha 01 05 Chiroptères 07 26 Primates 01 01 Carnivores 07 21 Cétartiodactyles 09 20 Perissodactyles 01 01 Hyracoidés 01 01 Rongeurs 07 30 Lagomorphes 01 03 Macroscélidés 01 01 TOTAL 37 111 8.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Liste actualisée et révisée des espèces de mammifères sauvages d'Algérie ( AHMIM, 2020) ORDRE FAMILLE ESPECE NOM VERNACULAIRE Rhinopomatidae Rhinopoma cystops Rhinopoma microphyllum Petit rhinopome Grand rhinopome Emballonuridae Taphozous nudiventris Taphien à ventre nu Rhinolophidae Rhinolophus clivosus Rhinolophus ferrumequinum Rhinolophus hipposideros Rhinolophus blasii Rhinolophus euryale Rhinolophus mehelyi Rhinolophe de Cretschmar Grand rhinolophe fer à cheval Petit Rhinolophe fer à cheval Rhinolophe de Blasius Rhinolophe euryale Rhinolophe de Mehelyi Hipposideridae Asellia tridens Trident du desert Vespertilionidae Myotis punicus CHIROPTÈRES Myotis capaccinii Myotis emarginatus Myotis nattereri Pipistrellus kuhlii Pipistrellus rueppelli Pipistrellus pipistrellus Hypsugo savii Eptesicus isabellinus Otonycteris hemprichi Nyctalus leisleri Nyctalus noctula Plecotus kolombatovici Murin du Maghreb Murin de Capaccini Murin aux oreilles échancrées Murin de Natterer Pipistrelle de Kuhl Pipistrelle de Ruppell Pipistrelle commune Vesper de Savi Serotine isabelle Oreillard d'Hempriche Noctule de Leisler Noctule commune Oreillard de Mediterranée Molossidae Tadarida teniotis Nectynomus aegyptiacus Molosse de Cestoni Molosse d'Egypte Miniopteridae Miniopterus schreibersii Minioptère de Schreibers PRIMATES Cercopithecidae Macaca Sylvanus Macaque de Berberie Canidae Canis anthus Fennecus zerda Vulpes rueppelli Vulpes vulpes Lycaon pictus Loup doré d'Afrique Fennec Renard famélique Renard roux Lycaon Mustelidae Ictonyx libycus Mustela nivalis Lutra lutra Mellivora capensis Mustela putorius furo Zorille Belette Loutre Ratel Furet CARNIVORES Viverridae Genetta genetta Genette commune Herpestidae Herpestes ichneumon Mangouste Hyaenidae Hyaena hyaena Crocuta crocuta Hyène rayée Hyène tachetée Felidae Caracal caracal Acinonyx jubatus heckii Felis margarita Felis libyca Leptailurus serval Panthera pardus Caracal Guépard Chat des sables Chat ganté Serval Panthère 9.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Phocidae Monachus monachus Phoque moine de Méditerranée PERISSODACTYLES Equidae Equus africanus Ane sauvage ou hémione HYRACOIDES Procaviidae Procavia capensis Daman des rochers Sciuridae Atlantoxerus getulus Ecureuil de Berbérie RONGEURS Gerbillidae Gerbillus simoni Pachyuromys duprasi Gerbillus henleyi Gerbillus campestris Gerbillus amoenus Gerbillus pyramidum Gerbillus gerbillus Gerbillus tarabuli Gerbillus latastei Meriones crassus Meriones libycus Meriones shawi Psammomys obesus Petite gerbille à queue courte Gerbille à queue en massue Gerbille pygmée Gerbille champêtre Gerbille naine d'Egypte Grande gerbilled'Egypte Petite gerbille du sable Gerbille de Libye Gerbille de Lataste Mérione du désert Mérione à queue rouge Mérione de Shaw Rat des sables diurne Muridae Arvicanthis niloticus Apodemus sylvaticus Mus musculus Mus spretus Lemniscomys barbarus Rattus rattus Rattus norvegicus Acomys seurati Rat roussard du Nil Mulot Sylvestre Souris grise Souris sauvage d'Algérie Rat Raye de Berbérie Rat noir Surmulot Rat épineux Gliridae Eliomys munbyanus Lérot du Maghreb Dipodidae Jaculus orientalis Jaculus jaculus Jaculus hirtipes Grande gerboise Petite gerboise Gerboise du desert Hystricidae Hystrix cristata Porc-épic à crete Ctenodactylidae Ctenodactylus gundi Ctenodactylus vali Massoutiera mzabi Goundi.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Nanger dama Oryx dammah Gazelle des sables, Rhym Gazelle dama Oryx algazelle Delphinidae Delphinus delphis Stenella attenuata Grampus griseus Stenella coeruleoalba Tursiops truncates Globicephala melas Dauphin commun Dauphin tacheté Dauphin de Risso Dauphin bleu et blanc Grand Dauphin souffleur Globicéphale noir Phocoenidae Phocoena phocoena Marsouin commun Physeteridae Physeter macrocephalus Cachalot Ziphiidae Ziphiuscavirostris Baleine à bec de Cuvier Balaenopteridae Balaenoptera physalus Rorqual commun Balaenidae Eubalaena glacialis Baleine des Basques N.B D'après le décret exécutif n° 12-235 du 24 mai 2012 fixant la liste des espèces animales non domestiques protégées. Décret exécutif n° 12-235 du 24 mai 2012 fixant la liste des espèces animales non domestiques protégées La faune mammalienne Algérienne comprend 118 espèces dont 11 sont marines, et 8 domestiques. 2.3 - Les causes de la perte de la biodiversité : Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique en Algérie. Il s'agit de : les causes anthropiques, les causes juridiques, les causes institutionnelles, les causes scientifiques. 1) Les causes anthropiques : Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l'agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l'envasement des cours d'eau, etc. 2) Les causes juridique et réglementaire : Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le caractère parfois inapproprié, les incohérences, l'insuffisance et la non ou mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles. 3) Les causes institutionnelles : Très peu d'agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les responsabilités sont mal définies. 4) Les causes.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage De nombreuses actions ont été mise en œuvre pour assurer la préservation et le développement de la faune. A cet effet un inventaire cynégétique a été réalisé dans le pays qui a permis l'avènement de l'aménagement cynégétique et la création de nombreuses réserves naturelles, de chasse et de centres cynégétiques. Une nouvelle loi sur la préservation de la faune sauvage et l'exploitation raisonnée du cheptel cynégétique est apparue. Elle se base sur la définition d'une nouvelle stratégie nationale de la conservation et du développement durable de la faune sauvage qui devra s'appuyer sur une réelle implication et un partage des responsabilités entre les différents intervenants dans ce secteur. III- Intérêt et valorisation de la faune sauvage 4.1 Intérêt de la faune sauvage 1. Contribution alimentaire : La faune sauvage constitue historiquement, avec la flore, la base vitale des civilisations de chasseurs-cueilleurs et contribue de manière très importante aux régimes alimentaires de très nombreuses communautés surtout africaines. La viande de brousse reste la source principale, parfois unique de milliers d'habitants de l'Afrique tropicale actuelle (MALAISE, 7 1997). L'exploitation et la consommation d'animaux sauvages varient d'un pays à un autre d'après les conditions naturelles, la disponibilité de la ressource et les préférences alimentaires (FAO, 1998). Les volumes réellement consommés sont difficiles à répertorier pour de nombreuses raisons, mais quelques études ont estimé l'importance de la consommation à partir des enquêtes sur les marchés (ASIBEY, 1974 ; ALAYI, 1983 ; WILSON, 1991 ; FALCONER, 1992 ; FAO, 1998 ; CASPARY, 2000). Elles montrent que les ressources naturelles occupent une place très importante dans l'alimentation de la population. Par exemple : en Côte d'Ivoire, malgré la fermeture de la chasse, la faune sauvage constitue une ressource alimentaire largement utilisée. Le gibier est chassé et sa viande est consommée et commercialisée partout dans le pays. La viande de brousse est un aliment traditionnel, préférée à la viande de bovin et aussi moins chère. 87 % des chasseurs considèrent la chasse comme un moyen pour s'approvisionner en viande de consommation. - Un poids de 120 000 tonnes de carcasses ont été abattus dans le cadre de la chasse villageoise en Côte d'Ivoire au cours de l'année 1996. La qualité nutritionnelle des viandes d'origine sauvage, avec leurs faibles teneurs en matières grasses et la richesse en protéines, présente souvent de meilleures caractéristiques que les viandes d'origine domestique (LEDGER, 1963 ; DEN HARTOG et de VOS, 1973 ; MALAISSE et PARENT, 1982). Les qualités et la diversité de cette viande sauvage sont garantes d'une alimentation riche et équilibrée qui tend à se dégrader avec le recul de la faune sauvage. 2. Rôle économique : 12.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Les activités liées avec la faune sauvage tels que la chasse, élevage, vente de la viande, des sous-produits (cuirs, peaux, trophées...) ainsi que le commerce des animaux vivants et le tourisme de vision, créent de nombreux emplois et représentent une source de revenus pour la population et l'état. Dans certains pays africains la faune sauvage joue un rôle très important dans les économies nationales. Par exemple au Zimbabwe où le secteur de la faune sauvage est particulièrement développé, cette « industrie » occupe le premier rang en part du PIB agricole (CHARDONNET, 1995). Dans les pays de l'Afrique australe et orientale (Zimbabwe, Tanzanie, Afrique du Sud...) qui ont suivi une véritable politique d'utilisation rationnelle de la faune sauvage, le secteur formel prime, avec un tourisme de vision, une chasse sportive et un élevage bien développés. Les recettes générées par ces activités permettent un développement du système et sa propagation, au profit de la conservation des ressources naturelles et la croissance économique des pays. Ces pays qui ont misé sur le développement d'une « industrie » de la faune peuvent compter sur des recettes importantes en devises provenant de taxes diverses et de droits d'entrée. L'importance des rentrées de devises pour les différents pays concernés est, dans ce cas aussi, liée au degré de développement du secteur formel. Ainsi le Zimbabwe et la Tanzanie ont plus de 50 % de leurs revenus faune qui sont versés en devises (CHARDONNET, 1995). Les pays qui ont su définir une politique de conservation et de l'utilisation rationnelle de la faune marquent des résultats encourageants. Les investissements dans les infrastructures pour le tourisme de vision et l'élevage, l'organisation et la conservation pour la chasse sportive, la formation et la publicité, ont permis de créer des emplois et ont apporté des devises précieuses. Au Rwanda, le tourisme de vision vient ainsi en 3ème rang des sources de devises grâce surtout aux fameux gorilles de montagne (VEDDERA, 1989), au Malawi le tourisme était la 4ème source de devises en 1983 (ANKOMAH et CROMPTON, 1990) et au Botswana il prenait la 3ème position en 1984 (MORDI, 1989). Au Kenya le tourisme constitue une véritable richesse nationale et vient aujourd'hui en 1ère place des sources de devises. Au sud de l'Ontario (Canada), les oiseaux chanteurs migrateurs attirent tous les printemps des milliers de visiteurs qui dépensent près de 6 millions de dollars chaque année pour s'y rendre, se loger, se nourrir et se procurer du matériel. Ces visiteurs contribuent pour beaucoup à l'économie locale. Chaque automne, le Sud du Québec, accueille plus de 90 000 personnes qui vont observer les Oies des neiges. Il en résulte des emplois saisonniers et un apport non négligeable à l'économie de la région. On constate une situation similaire là où l'observation des baleines, des ours polaires ou des oiseaux de mer est devenue une attraction touristique. 3. Rôle environnemental : Les espèces sauvages africaines ont Co évolué avec leur milieu naturel. Elles sont alors a priori mieux adaptées que toute espèce exotique, résistent mieux aux conditions dures de milieux d'origine (cas des espèces africaines y compris algériennes) et exploitent les ressources végétales fragiles de façon plus efficace et équilibrée que le bétail domestique. Elles constituent donc une ressource naturelle extrêmement précieuse.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage ROBINSON, 2000). Les méthodes de capture utilisées tels que les feux de brousse, les appâts empoisonnés et les pièges causent des énormes dégâts sur le gibier et son habitat. La déforestation, la famine, la perte de vies humaines par intoxication alimentaire et l'extinction de certaines espèces en sont les conséquences. La diminution des habitats se répercute sur la faune et vice versa. La faune et la flore sont étroitement liées, les plantes assurent aux animaux l'alimentation et sont la base de tout système. Les animaux, surtout les herbivores jouent un rôle important dans la dynamique de la végétation, répartition des plantes, structure des habitats et modulation des paysages. La réduction des tissus végétaux due à la consommation des herbivores stimule les plantes à augmenter leur capacité photosynthétique, une redistribution hormonale et une accélération de la croissance des feuilles avec une division plus rapide des cellules foliaires permettant une meilleure utilisation de la lumière (McNAUGHTON, 1979). CHARDONNET (1995) se réfère aux travaux de McNAUGHTON (1979) pour conclure que « la diversité et l'équitabilité spécifique d'une prairie augmente avec son degré d'utilisation, jusqu'à un certain point à partir duquel on peut observer une perte de la couverture végétale globale, surtout en zone de pâturage médiocre ». D'après DANCKWERTS (1989) (in CHARDONNET, 1995) la qualité nutritive d'une prairie dépend d'un parfait équilibre dans le pâturage. Le transport des graines par les animaux, appelé zoochorie, joue un rôle important dans la propagation des plantes (HALTENORTH et DILLER, 1985 ; JARMAN, 1976) de même que la pollinisation des plantes par les herbivores et oiseaux (DU TOIT, 1990). L'influence des grands herbivores sur la végétation et sur les paysages est plus décrite par CUMMING (1982), OWEN-SMITH (1988), BARNES (1985), PARKER (1983) et autres. Le maintien de l'équilibre écologique entre la faune et la flore permettrait ainsi une meilleure conservation de la diversité biologique dans son plus large contexte. 4. Valeurs socioculturelles : L'importance socioculturelle de la faune sauvage ne doit pas être sous-estimée et elle doit toujours être introduite comme une sérieuse composante dans les différents projets de la conservation des ressources naturelles. Le rapport entre l'homme et la faune est historiquement très fort et les sociétés africaines utilisent traditionnellement les animaux dans l'alimentation, la médecine, la religion, l'éducation, l'artisanat, l'art, …etc. A part la contribution directe au bien-être nutritionnel (apport protéique indispensable à l'équilibre nutritionnel des populations), la faune contribue ainsi positivement aussi à la santé spirituelle, physique et mentale. Les rituels et la médecine traditionnelle sont largement pratiqués. Une très grande partie de la population fait appel à cette forme traditionnelle de soins, plus accessible et aussi moins onéreux que la médecine moderne. La croyance bien ancrée dans l'efficacité de ces médicaments traditionnels tirés de la faune sauvage permet de combattre un certain nombre de problèmes de santé à moindre coût et de dépenser ces moyens financiers pour se procurer des aliments ou autres articles nécessaires plutôt que d´acheter les médicaments modernes difficilement disponibles et chers. D'après la FAO (1998) « le rôle que jouent les animaux sauvages et les produits dérivés dans la santé humaine en Afrique est, dès lors, une composante importante de l'ensemble des questions touchant la sécurité alimentaire des ménages africains ». Des.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage 1. Nourriture : mammifères (tous les ordres) - oiseaux – reptiles – poissons – amphibiens - mollusques (escargots, coquillages bivalves) – crustacés (écrevisses, crabes) – insectes (larves et chenilles, scarabées, criques, sauterelles, termites, fourmis, abeilles : larves, œufs, gâteau de cire, miel) – tiques gorgées de sang. 2. Boisson : lait – sang – hydromel (une boisson fermentée, faite d'eau et de miel). 3. Matières grasses et cires : huiles d'insectes – beurre – cire d'abeille. 4. Combustibles : graisse d'éléphant et d'hippopotame. 5. Cosmétiques : graisse de lion. 6. Parfums : musc de civette. (Matière, sécrétée par les glandes périanales de l'animal, lui permet de marquer son territoire). 7. Teintures. 8. Médecine humaine et vétérinaire : innombrables produits de nombreuses sources animales 9. Poisons et antidotes : à partir d'invertébrés (larves d'insectes, araignées, scorpions) ou vertébrés (venin de serpents). 10. Armes : cordes d'arc (tendons de grandes antilopes), ligatures sur les flèches (petits tendons), carquois (peaux), empennage (plumes d'oiseaux), têtes de flèches (os), boucliers (peau de buffle), etc. 11. Culture : instruments de musique (tambours, cormes, instruments à cordes), sculptures (ivoire, cornes, carapaces de tortues), amulettes, fétichisme, sorcellerie, ornements rituels, etc. 12. Constructions ; toitures en peaux, murs en bouse de vache, liens en lanière de cuir. 13. Vêtements : sandales, ceintures, chapeaux, chemises, etc. 14. Bijoux : colliers, bracelets et coiffures confectionnés à partir de dents, ivoire, os, plumes, peaux, griffes, cormes, cuirs, queues, crinières, etc. 15. Ustensiles domestiques : outils, sellerie, chasse-mouches, tapis, mobilier (tabourets, etc.), récipients (œufs d'autruche, carapaces de tortues, outres et sacs en peau, porte-monnaie en nids d'oiseaux), couverts (cuillers en coquillage ou os, etc.). En regardant les nombreuses utilisations de la faune sauvage dans la vie quotidienne des populations, il apparaît plus évident que la conservation et le maintien d'un certain niveau de la population animale est nécessaire pour assurer leur identité culturelle et sociale. Le programme d'élevage bien défini et tenant compte des habitudes locales pourrait accroître la production des animaux et apporter à la population des différents produits dérivés pour satisfaire leurs besoins traditionnels. Le respect des coutumes locales et la recherche des bénéfices tangibles et appréciables que les projets de l'aménagement de la faune sauvage peuvent apporter à la population riveraine est le seul moyen de la faire participer à la conservation de ses ressources naturelles. 4.2 - Valorisation de la faune sauvage 1. Chasse traditionnelle : L'abondance et la variété des animaux sauvages et plus particulièrement des grands mammifères surtout sur le continent africain ont, à travers le temps, fait de la faune sauvage un produit d'une importance primordiale dans les cultures et 15.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage économies locales. De la chasse de subsistance stricte et du commerce local du gibier, les chasseurs passent à l'approvisionnement des grands marchés urbains á la demande forte et meilleure rémunération. 2. Chasse sportive « La chasse sportive désigne le mode de la chasse qui est motivé par la recherche d'un trophée et le goût du sport, mais non par la récolte de viande ou le contrôle démographique. Elle est aussi dénommée chasse touristique ou chasse safari ou simplement safari » (CHARDONNET, 1995). La chasse aux trophées est avec le tourisme de vision la forme la plus lucrative de l'utilisation de la faune sauvage, mais demande un niveau élevé d'organisation et d'aménagement ainsi qu´un contrôle administratif plutôt efficace, des conditions qui sont remplies en partie seulement dans quelques pays africains. Les pays qui ont su développer cette activité bénéficient d´importantes rentrées de devises, recettes publiques et retombées locales. Les chasseurs recherchant généralement surtout les gros mâles avec les grands trophées représentant un petit pourcentage de la population, les éleveurs peuvent moduler en fonction de bénéfices possibles la composition de la population pour optimiser la rentabilité de leurs élevages. Et comme la diversité d'espèces rend la chasse plus attractive pour les touristes, les éleveurs procèdent parfois à des échanges entre eux pour diversifier leur production. La chasse au trophée peut alors présenter une activité complémentaire pour une utilisation plus intensive de gibier élevé pour la viande. En Afrique du Sud et en Namibie on peut pratiquer un type de chasse sportive particulier, appelé « biltong » hunting. Cette chasse est pratiquée uniquement dans le cadre des élevages extensifs où les fermiers offrent aux résidents locaux la possibilité de venir chasser les animaux directement dans les ranches. Les chasseurs peuvent obtenir un permis pour un certain nombre d´espèces communes comme les impalas ou les springboks. Ils ne s'intéressent pas au trophée, seulement au sport et venaison. Ils récupèrent après la chasse la viande fraîche pour la consommation immédiate ou la font préparer comme populaire « biltong », petits morceaux de viande salés et séchés au soleil. Les fermiers valorisent ainsi mieux la production de viande en obtenant le prix plus élevé (ROTH et MERZ, 1997). 1. Chasse commerciale : Le prélèvement des quantités importantes d'animaux dans leurs populations naturelles en liberté pour des raisons commerciales est un mode d'utilisation de la faune appelé chasse commerciale, ou parfois aussi récolte commerciale ou exploitation extensive. La chasse commerciale demande une bonne organisation avec des règles et moyens adaptés. Elle doit s'effectuer sur des espèces bien ciblées dont les populations sont importantes. On peut distinguer deux catégories, les récoltes régulières ou cropping en anglais et les abattages ponctuels, culling (CHARDONNET, 1995). - Les récoltes régulières prélèvent de façon régulière et durable les animaux de certaines espèces bien déterminées. Le prélèvement ne doit pas excéder l'accroissement annuel de ces espèces pour garantir la conservation des populations stables pour la prochaine exploitation. L'objectif de ce type d'exploitation est bien commercial, c'est une production de la viande, des peaux et divers sous-produits destinés à la vente. 16.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage - Les abattages ponctuels de l'autre côté assurent surtout un contrôle ponctuel de certaines populations animales considérées comme excédentaires ou indésirables. La réduction touche uniquement certaines espèces dont l'effectif pose des problèmes écologiques ou crée des conflits avec l'agriculture ou l'élevage. L'objectif commercial n'est pas dans ce cas la première motivation et l'aspect commercial est secondaire. Les méthodes d'exploitation changent en fonction des objectifs recherchés. On peut choisir les priorités suivantes (CHARDONNET, 1995) : une production optimale de viande dans la zone donnée (objectif commercial et social) la conservation des écosystèmes et des paysages (objectif conservationniste et touristique) la régulation des populations animales sauvages pour limiter les dégâts aux récoltes (objectif économique et social) une optimisation des revenus provenant de la faune et flore dans la zone (objectif de développement). L'intensité de l'exploitation de la faune dans une zone donnée doit être déterminée en fonction de deux caractéristiques importantes : - l'effectif des animaux présents - la capacité d'accueil de la zone Les différentes méthodes d'inventaire des populations animales ont été décrites dans la littérature spécialisée et certains auteurs font référence dans ce domaine (VAN LAVIEREN, 1976 ; WESTERN, 1976 ; NORTON-GRIFFITHS, 1978 ; CAUGHLEY, 1972). On doit considérer les conditions locales et les moyens disponibles pour choisir la méthode la mieux adaptée. Chaque méthode a cependant ses limites et l'inventaire ne donne qu´une estimation plus ou moins précise du nombre d'animaux dans la zone. Il faut alors en tenir compte et observer plutôt des tendances démographiques que de se baser sur les chiffres précises. Une certaine expérience est nécessaire pour l'évaluation correcte des populations. L'estimation de la capacité d'accueil est une problématique complexe est difficile. Elle demande une expérience et une très bonne connaissance des interactions entre la flore et la faune. On peut distinguer plusieurs types de capacité d'accueil (CHARDONNET, 1995) : la capacité d'accueil écologique, c'est-à-dire le point d'équilibre entre les productions végétales (pâturages) et animales (populations d'animaux) ; en dépassant ce point, le peuplement animal dégrade le milieu et s'expose à une chute brutale d'effectif la capacité d'accueil économique (appelée parfois aussi « densité optimale »), c'est à dire un niveau de population animale qui assure les meilleures performances zootechniques ; il correspond au point d'inflexion de la courbe typique en S de croissance de toute population animale. Le choix du type de capacité d'accueil, écologique ou économique, ou tout autre point d'équilibre, dépend de l'objectif visé pour la zone. La capacité d'accueil écologique sera alors retenue dans le cas d'un objectif esthétique ou scientifique, alors que la capacité d'accueil économique le sera pour un objectif commercial. 17.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage 2. Elevage de la faune sauvage : Les élevages des animaux sauvages actuellement pratiqué partout dans le monde et particulièrement en Afrique ont soit la forme d'un élevage extensif (game ranching) ou d'un élevage intensif (game farming). Les différences entre ces deux types d'élevage des animaux sauvages sont parfois difficiles à distinguer car dans la pratique courante, il existe une multitude de situations en fonction des conditions locales et des systèmes de gestion. Les animaux exploités, leurs populations sont sauvages, originaires de la zone ou réintroduits, voire introduits d´autres zones. L'élevage extensif comprend surtout des grands mammifères et est plutôt plurispécifique, contrairement à l'élevage intensif généralement monospécifique et basé sur les petites espèces à cycle de vie court et reproduction rapide, contrôlés par l'homme. a) Elevages extensifs : C'est une forme d'exploitation de la faune où les animaux sont entretenus en semi-liberté sur les vastes superficies de leur biotope naturel. L'élevage extensif (game ranching) utilise l'écosystème et sa capacité de charge naturelle. La gestion de la faune sur les terres privées et les premières formes d'élevage extensif de gibier ont commencé en Afrique australe dans les années 1950-1960 (SKINNER, 1989), principalement en Afrique du Sud, Namibie et Zimbabwe où ces activités connaissent aujourd'hui un très grand essor. Cette expérience prouve que : la faune peut se reconstituer de façon significative à condition que la quiétude soit assurée et qu'elle peut constituer ainsi un moyen de réhabilitation des milieux dégradés. les projets de ce type peuvent contribuer au développement socio-économique de la région (désenclavement, salaires, pêche). b) Elevages intensifs : Dans le mode d'élevage intensif de gibier, les animaux sauvages sont gardés dans des cages, des enclos ou des petits parcs parfaitement contrôlés. Ils sont ainsi élevés en captivité étroite dans un état de semi-domestication. En général, l'élevage intensif (game farming) est un système d'exploitation avec des modifications du milieu naturel et une augmentation artificielle de la capacité de charge 2.1 Exemples d''élevage de la faune sauvage : a) Elevage des crocodiles L'élevage des crocodiles compte sans doute parmi les expériences les plus avancées. Les premiers essais d'élevage ont débuté dans les années 60 au Zimbabwe et la technique s'est fortement développé depuis. Les aspects éthologiques, techniques et commerciales sont décrits en détail dans de nombreuses publications spécialisées (BOLTON, 1980 ; CHILD, 1987 ; HUTTON, 1987 ; HUTTON et VAN JAARSVELDT, 1987 ; FAO, 1990 ; KOFRON, 1990 ; CHARDONNET, 1995) et contribuent à la propagation et une 18.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage meilleure maîtrise de l'élevage des crocodiles. Il existe actuellement plus d'une centaine de fermes en Afrique, dont la majorité au Zimbabwe. Les expériences se limitent cependant surtout à l'Afrique australe et orientale, un seul exemple d'élevage de crocodiles existant en Afrique occidentale et centrale se trouve en Côte d'Ivoire. La première motivation de l'élevage des crocodiles reste la peau, très précieuse et chère, mais les autres produits tels viande, graisse, crânes, dents et squelettes sont commercialisés. b) Elevage des autruches : L'élevage des autruches est aussi très bien développé, surtout en Afrique du sud, mais également au Zimbabwe, au Kenya et même en Israël, en Australie, aux Etats Unis, en Nouvelle Zélande et en Europe. CHARDONNET (1995) estime que près de 95 p. 100 de la population mondiale d'autruches (100 000 oiseaux environs) vit en captivité. La production d´autruches est économiquement intéressante car la quasi-totalité (98 p. 100) de l'animal est utilisable (CHARDONNET, 1995) : - la viande maigre, très prisée ; - la peau fournissant un cuir luxueux ; - les abats, les os et les bas-morceaux, après transformation en farine, servent d'aliments pour animaux ; - les œufs, pesant 750 à 1500 g, sont très appréciés en cuisine et leurs coquilles non cassées en artisanat ; - d'autres parties comme les pieds et certaines plumes sont aussi utilisées en artisanat ; - les graisses sont recherchées pour leurs vertus médicinales, en particulier la moelle osseuse des os du tarse, dont la récupération est le but principal du braconnage des autruches dans la nature ; - enfin, les plus belles plumes sont mondialement recherchées pour la mode et l'art. La vente des animaux vivants (des reproducteurs ou des jeunes autruchons) à d'autres fermes apporte aussi des revenus non négligeables. Certains fermes proposent des visites guidées avec explication des stades d'élevage, disposent d'un magasin artisanal, restaurant. Ces fermes de démonstration sont encore rares, mais commencent à se développer. La plus importante accueille 70 000 visiteurs par an. La chasse à l'autruche attire quelques personnes tous les ans, les taxes d'abattage peuvent s´élever jusqu'à 275 $US comme c'était le cas en Tanzanie en 1987 (CHARDONNET, 1995). L'élevage de l'autruche représente un secteur très en vogue actuellement et des processus de sélection de génotypes favorables sont très souvent pratiqués. c) Elevage des serpents : Les serpents présentent un autre groupe important susceptible d'élevage, que ce soit pour la vente des animaux vivants ou pour la commercialisation des peaux ou la fabrication d'antidote d) Elevage des grenouilles : L'élevage des grenouilles commence seulement à retenir l'attention en Afrique, alors que l'Asie s'y intéresse depuis longtemps ainsi que le Brésil où les éleveurs de grenouilles sont très nombreux. Le commerce international de cuisses de grenouilles dans la Communauté européenne seule correspondait cependant vers 1990 à quelques 25 millions d'Euros chaque année. En effet, l'importante demande qui existe en Europe ne peut être couverte que par les importations. L'Afrique pourrait alors occuper une place dans ce marché important, dans lequel elle est actuellement totalement absente. 19.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage 5. Statut et gestion de la faune sauvage : 5.1 - Statut de la faune sauvage algérienne : La législation algérienne classe les espèces animales en 4 grands groupes à savoir : les espèces protégées, les espèces gibiers, les espèces pullulantes, les autres espèces. (Voir définitions plus haut) 5.2 - Gestion de la faune sauvage et amélioration de la qualité des habitats. La gestion de la faune sauvage et des habitats est une politique territoriale qui entend promouvoir des pratiques compatibles avec les exigences de la faune sauvage relève nécessairement d'une action collective qui prend en compte l'ensemble des gestionnaires du milieu (agriculteurs, sylviculteurs, aménageurs divers), de la faune (chasseurs, naturalistes) et les autres usagers de l'espace rural (randonneurs, etc.). La « loi chasse » positionne la faune sauvage dans le développement durable au même titre que la gestion de l'eau. C'est un phénomène assez important et nouveau. Il faut noter que l'amélioration de la qualité des habitats qui est notre préoccupation d'aujourd'hui est devenue une préoccupation d'intérêt général qui concerne tout le monde. Au vu de cette loi le milieu naturel est la préoccupation prioritaire du chasseur….etc. (Gestionnaire du territoire et de la faune sauvage), d'autres points présentent aussi une priorité : (liste non exhaustive) : - Formation des chasseurs - Surveillance de territoire et répression du braconnage - Information du public et des scolaires. - Limitation des prédateurs….etc. 5.2.1 - Les outils : 1- Le cadre réglementaire : On distingue une réglementation Internationale et nationale. La réglementation internationale regroupe à la fois des conventions générales et des conventions spécialisées. 1.1- Réglementation internationale 1.1.1- Les conventions générales Convention sur la diversité biologique (appelée aussi Convention de Rio) Convention du patrimoine mondial culturel et naturel de l'UNESCO Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau (Convention de Ramsar) Convention relative à la protection des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (Convention de Bonn) 20.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Convention de Washington) 1.1.2- Les conventions spécialisées Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe (Convention de Berne) Convention pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (Convention de Camberra) Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (Convention d'Alger) Convention pour la protection de la vigogne (Convention de Lima) Convention pour la réglementation de la chasse à la baleine (Convention de Genève) Accord international sur la préservation des ours blancs et de leur habitat (Accord d'Oslo) Accord sur la conservation des albatros et des pétrels (Accord de Hobart) 1.2- La réglementation algérienne : Loi n° 04-07 du 14 Août 2004 relative à la chasse. Décret exécutif n° 12-235 du 24 mai 2012 fixant la liste des espèces animales non domestiques protégées. DISPOSITIONS PRELIMINAIRES de la Loi n° 04-07 du 14 Août 2004 relative à la chasse. Article 3 : Les règles relatives à l'exercice de la chasse ont pour objet de : fixer les conditions de la chasse et des chasseurs, d'assurer la préservation, la promotion et le développement du patrimoine cynégétique ; interdire toute chasse ou autre action de chasse en dehors des zones et des périodes prévues par les dispositions de la présente loi et ses textes d'application. Article 35 : Sans préjudice des missions et des objectifs fixés dans leurs statuts, les associations de chasseurs doivent contribuer et veiller à : - la préservation de la faune sauvage notamment des espèces protégées, - le développement du capital cynégétique et le suivi des populations de gibier, - l'exercice de la chasse dans le respect des équilibres biologiques des populations animales, - la lutte contre le braconnage, - la sensibilisation des chasseurs et la vulgarisation des principes de la chasse. Chapitre II Du classement des espèces animales et du patrimoine cynégétique 21.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Article 51 : Les espèces animales sont classées en : - espèces protégées, - espèces gibiers, - espèces pullulantes, - autres espèces. Article 53 : Sont déterminées par voie réglementaire : - Les conditions et modalités de classification des espèces animales et du patrimoine cynégétique ainsi que les procédures de changement de classification, - les conditions et les modalités dans lesquelles des prélèvements d'animaux relevant des espèces protégées peuvent être effectuées par l'administration chargée de la chasse ou sous son contrôle aux fins de recherche scientifique ou d'enseignement, - les conditions et les modalités des prélèvements de gibier vivants destinés au repeuplement, - la régulation des effectifs des espèces pullulantes. Section 1 des espèces protégées Article 54 : Les espèces animales classées dans la catégorie des espèces protégées sont celles réputées rares, en voie d'extinction ou dont les effectifs sont en nette régression. Article 55 : Nonobstant la législation en vigueur en la matière, les espèces animales protégées ne peuvent être ni chassées ni capturées sur l'ensemble du territoire national. des mesures de protection pour la sauvegarde de ces espèces de leurs habitats sont fixées par voie réglementaire. Article 56 : La détention, le transport, le colportage, l'utilisation, le colportage, la vente ou l'achat, la mise en vente ainsi que la naturalisation des espèces protégées sont interdits. L'administration chargée de la chasse peut autoriser les associations de chasse, les fédérations de wilaya, la fédération nationale et les agences touristiques à exercer des activités de repeuplement des espèces ayant un intérêt cynégétique. Section 2 : des espèces gibier Article 59 : Les espèces gibier sont constituées par tous les animaux qui peuvent être chassés pendant une période d'ouverture de la chasse sur des territoires déterminés conformément aux dispositions de la présente loi. Section 3 : des espèces pullulantes Article 63 : Les espèces d'animaux classées espèces pullulantes sont constituées par les animaux sauvages dont la pullulation pourrait provoquer des déséquilibres biologiques, écologiques ou économiques. Article 64 : Le classement au titre d'espèce pullulante a pour but, notamment : 1 - d'assurer un développement équilibré de la faune sauvage, 2 - de préserver les cultures et les cheptels en particulier dans les zones situées à proximité des 22.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage massifs forestiers, 3 - de prémunir la faune contre les maladies épizootiques. Section 4 : des autres espèces Article 66 : Sont classés au titre des autres espèces les animaux qui ne sont classées ni au titre des espèces protégées, ni au titre des espèces gibier, ni au titre des espèces pullulantes. Sous réserve des dispositions législatives ou réglementaires en vigueur, les animaux classés dans la catégorie des autres espèces sont interdits à la chasse. Article 73 : Le plan national de développement du patrimoine cynégétique comprend : - l'inventaire cynégétique, - l'aménagement cynégétique, - les plans de gestion du patrimoine cynégétique. Le plan national de développement du patrimoine cynégétique comprend notamment les programmes d'amélioration naturelle des espèces, les actions sanitaires à mener en leur direction, les mesures de protection et de développement propre aux espèces protégées et /ou menacées ainsi que les programmes de préservation et de reconstitution des milieux et des habitats des espèces. Les modalités d'élaboration et d'adoption de ce plan sont déterminées par voie réglementaire. Article 74 : L'inventaire cynégétique comprend : - la carte nationale cynégétique, ou sont identifiées les régions cynégétiques des différentes espèces de gibier, la classification de leurs habitats et la détermination de la capacité d'accueil de chaque territoire en fonction des objectifs tracés , - les statistiques des espèces vivantes sur le territoire national ainsi que celles des espèces migratrices. Article 75 : L'aménagement cynégétique comprend sur la base de l'inventaire visé à l'Article 73 ci-dessus : - Les potentialités cynégétiques, - Les programmes de développement durable et d'exploitation rationnelle du patrimoine cynégétique. Article 76 : Les plans de gestion cynégétique constituent l'instrument de référence de l'exploitation du patrimoine cynégétique. Ils retracent pour chaque espèce gibier, dans chaque région de chasse, les effectifs de l'espèce et les quantités susceptibles d'être prélevées au titre de la chasse ainsi que toutes les actions de repeuplement et de développement des espèces concernées. Les modalités d'élaboration et d'approbation de ces plans de gestion ainsi que leur contenu 23.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage sont fixées par voie réglementaire. Chapitre IV des aires soumises à régime particulier Article 77 : des parties du territoire national peuvent être classées en réserve nationale de faune sauvage lorsque la conservation et le développement de la faune présente une importance particulière, notamment la préservation des populations animales menacées ou en voie de disparition. 2. Les pratiques ou méthodes : 2.1 Gestion des animaux dangereux et nuisibles : Cas particuliers : 1) Les Etourneaux en ville (voir vidéo) Ces oiseaux peuvent former des nuées de plus de 100 000 individus, qui s'organisent en dortoirs pour la nuit. L'étourneau s'est établi au voisinage de l'homme : de grandes bandes (exceptionnellement jusqu'à un million d'individus), peuvent se former dans les centres des villes, où leurs fientes provoquent beaucoup de désagréments. A la différence du pigeon qui niche, dort et se nourrit sur place, l'étourneau n'utilise nos villes que comme dortoirs. Dès le matin, ils se dispersent et vont chercher leur nourriture dans la campagne environnante. Ils ne sont donc présents en ville qu'à la tombée du jour. Un gros dortoir comprend environ 500000 individus et pèse dans les 40 tonnes… De ce fait, il arrive souvent que les branches des arbres rompent sous un tel poids. On sait aussi que les arbres peuvent mourir très vite du fait des fientes très acides. Le même groupe dépose plus de 500 kg de fiente par jour sur les arbres où il passe la nuit. Ces animaux multiplient donc avec une extraordinaire acuité les problèmes posés aux arbres, aux toitures, aux trottoirs, aux véhicules et aux passants. A cela il faut ajouter le coût supporté par les municipalités pour le nettoyage des rues et du mobilier urbain ainsi que le risque pour les administrés de glisser sur les fientes remplies de graines non digérées (micocoulier, pignons d'olive …etc). Techniques mises en place : L'émission de séquences de cris de détresse de l'étourneau et du geai. Ceux-ci ont pour les oiseaux une valeur d'information psychologique précise qui leur permet de fuir. 2) Les pigeons en ville : Les problèmes liés à la surpopulation : Leur nombre est très difficile à estimer. A titre indicatif, la population des pigeons de Paris est estimée entre 80 et 100 000 individus (1 pigeon pour 25 habitants). Une forte prolificité est à l'origine des surpopulations. Un couple produit 6 à 7 nichées par an de deux pigeonneaux. Les jeunes sont aptes à se reproduire dès l'âge de 4 à 6 mois. 24.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Risques sanitaires : Ils sont souvent porteurs de germes dont certains peuvent être pathogènes pour l'homme. On parle alors de zoonoses. Les cas de contamination avérés sont peu nombreux mais peuvent concerner des populations à risque. Nuisances : - émission de fientes (odeurs) et de particules allergènes ; - nuisances sonores sur les toits des habitations ; - dégradation des monuments par l'acidité des fientes et la salissure. Technique mise en place : - La capture des oiseaux : La cage de reprise est une cage contenant plusieurs appelants qui, par leur présence, vont attirer leurs congénères. Par un système de sas, les pigeons vont pénétrer dans la cage et n'auront plus la possibilité de ressortir. Mise en place de la cage dans un endroit stratégique. Une dizaine de pigeons sont installés à l'intérieur de la cage, avec des graines et de l'eau en quantité suffisante. Chaque semaine, un technicien spécialisé récupèrera les volatiles prisonniers, et alimentera les distributeurs de graines et d'eau. Les avantages : Action menée au cœur de la colonie de pigeons. Système sélectif et utilisable toute l'année. Solution efficace et inoffensive pour les volatiles. Méthode permettant de concentrer les pigeons sur une zone de nourrissage. Intervention possible sur des secteurs de nidification et d'alimentation des pigeons. Capture au lance-filet Le lance Filet propulsé par ressorts est un système original, d'une très grande efficacité, permettant la capture d'au moins 80% des pigeons rassemblés, si les consignes de préparation sont scrupuleusement respectées. Le déclenchement à distance accroît très significativement l'efficacité des pièges. La stérilisation chirurgicale : Cette technique est une alternative moderne, efficace et élégante à la lutte contre la surpopulation des pigeons. Elle permet une maîtrise du nombre d'individus occupant un territoire et de limiter la population de pigeons, sans recherche d'éradication, tout en leur donnant une place dans la ville. 25.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Les oiseaux stérilisés occupent la niche écologique au détriment des pigeons féconds, ce qui fait baisser significativement le taux de natalité au km². La stérilisation chirurgicale s'avère indispensable pour diminuer, de façon efficace et durable, une population de pigeons. Technique opératoire : sexage des animaux sur la table, Ablation des gonades (testicules, grappes ovariennes). Construction de pigeonnier : Le pigeonnier apporte des solutions car il permet de : Fixer les colonies à des endroits choisis Réduire la population de pigeons grâce à la stérilisation des œufs Surveiller l'état sanitaire des oiseaux Limiter le nourrissage incontrôlé en formant la population. Le pigeonnier a un vrai rôle pédagogique Pour être attractif, le pigeonnier doit être considéré comme un habitat sûr et confortable par les oiseaux tout en étant facile d'entretien. Il doit être visible de loin, facile d'accès (entrées avec rebords d'envol), disposer de cases spacieuses, d'une bonne aération sans courants d'air, d'eau et de nourriture. Pour montrer aux pigeons que le pigeonnier est sûr, la stérilisation des œufs doit se faire de façon raisonnée. Il ne s'agit pas de supprimer totalement la reproduction. La protection des bâtiments : - Les fils tendus : Ce procédé empêche les pigeons de nicher sur les rebords des bâtiments. Il s'agit de tendre des câbles en acier recouverts de nylon. Ce système est très polyvalent puisqu'il peut être installé sur tous types surface. Il s'adapte à tous types de gouttières. - Les filets de protection : Ils permettent de protéger les puits d'aération, les toits, l'intérieur des parkings, les structures métalliques des locaux industriels. Le type de maillage du filet variera selon l'espèce d'oiseau en cause. La capture et la relocalisation d'oiseaux et de mammifères. L'empoisonnement et l'élimination : au moyen d'un piège mortel ou d'une arme à feu peuvent être envisagés, en respectant les lois sur la conservation et la mise en valeur de la faune, sur les produits antiparasitaires et les pesticides ainsi que sur la qualité de l'environnement. Excepté en situation d'extrême urgence. 26.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage La législation algérienne et la gestion des espèces nuisibles « pullulantes » Définition (Article 63) : Les espèces d'animaux classées espèces pullulantes sont constituées par les animaux sauvages dont la pullulation pourrait provoquer des déséquilibres biologiques, écologiques ou économiques. Objectif (Article 64) : Le classement au titre d'espèce pullulante a pour but, notamment : 1 - d'assurer un développement équilibré de la faune sauvage, 2 - de préserver les cultures et les cheptels en particulier dans les zones situées à proximité des massifs forestiers, 3 - de prémunir la faune contre les maladies épizootiques. Exemple de gestion (Article 65) : Les battues administratives pour l'élimination d'espèces pullulantes sont organisées selon les modalités fixées par le décret prévu par l'Article 4 de la présente loi. (loi de la chasse) 2.2 -Les espèces invasives : Définition : Une espèce invasive ou envahissante est une espèce introduite dans un milieu qui n'est pas son milieu d'origine, et dont le développement va nuire aux espèces et à la biodiversité locale. L'invasion biologique est désormais reconnue comme la deuxième cause, après la destruction des habitats, du déclin de la biodiversité. Les espèces introduites rentrent en compétition avec les espèces autochtones : elles peuvent devenir leur prédateur, leur transmettre des maladies, ou détruire leur habitat. De plus les espèces envahissantes ont en général un fort potentiel reproducteur. L'écosystème dans lequel elles vont s'implanter ne comporte pas forcément de prédateur ou de pathologies qui vont régulent leur développement. L'introduction des espè0ces invasives est majoritairement réalisée par l'homme. Il existe plusieurs modes d'introduction : introduction directe et volontaire pour la culture, le commerce, l'élevage ou en tant qu'animal domestique. introduction indirecte et involontaire, par les transports, le voyage, le tourisme... Par exemple le déballastage des navires : c'est l'action de vidanger l'eau de mer contenue dans le navire. Cette eau contient des particules ou espèces animales et végétales qui ont été collectées dans les eaux d'origine du navire et qui, mors du déballastage, se retrouvent projetées dans un autre écosystème auquel elles peuvent nuire. Environ une espèce introduite sur mille peut devenir invasive. Tous les pays sont touchés par les espèces envahissantes. Exemples : les espèces végétales : L'acacia mimosa, les renouées, l'ailante...etc. Les espèces animales sont elles aussi variées : carpe chinoise, perche soleil, poisson-chat, silure glane, grenouilles taureau et rieuse, écrevisses américaines, capricorne asiatique, tortue de Floride, tortue happeuse, ibis sacré, érismature rousse, ragondin, rat musqué, vison d'Amérique... 27.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Gestion : Dans le cadre de la préservation de la diversité biologique, la lutte contre les espèces invasives fait partie des priorités : 1- Méthodes préventives. (Etude de l'écologie des espèces) 2- Lutte biologique par l'introduction de prédateurs. Lutte mécanique par arrachage des plantes invasives ou encore la lutte chimique, qui comporte de nombreux désavantages car elle est très toxique pour l'environnement. 6 - Protection et sauvegarde des espèces endémiques, rares et vulnérables. La protection des espèces en Algérie et dans le monde a des origines d'ordre juridique. De plus, des priorités de conservation sont accordées à certaines espèces menacées ou vulnérables à savoir : 1- Processus de désignation La liste des espèces de la faune vertébrée susceptible d'être désignées menacées ou vulnérables est le point de départ de la gestion des espèces menacées et vulnérables. Les espèces qui figurent sur cette liste reçoivent une attention particulière. Des travaux d'acquisition de connaissances leur sont spécialement dédiés (inventaire, utilisation de l'habitat). Gestion de leurs habitats. Elles peuvent bénéficier de l'attribution d'un statut préoccupant par d'autres organismes compétents. 2- Plan d'action Lorsque la situation d'une espèce menacée est établie, son degré de précarité peut nécessiter des actions rapides afin d'éviter sa disparition. De telles actions doivent être orientées et coordonnées pour contrer efficacement les effets les plus néfastes qui s'exercent sur l'espèce. L'identification des actions à mettre de l'avant sont présentées dans un plan d'action rédigé par une équipe multidisciplinaire composée des principaux intervenants intéressés par l'espèce en question. Cette approche vise à obtenir le consensus de tous les intervenants (chercheurs, gestionnaires, exploitants…..etc.). Exemple d'action : (Cas de l'outarde canepetière en France) Des contrats spécifiques à l'outarde canepetière (Tetrax tetrax) sont basés sur le volontariat des agriculteurs à qui il est proposé d'adapter leurs pratiques agricoles pour protéger l'espèce : - Reconversion des terres arables en prairies sans intrant pour permettre la nidification et l'alimentation. - Retard de fauche sur des prairies existantes pour laisser le temps aux femelles de mener à bien la couvaison et l'levage des poussins. - Diminution des doses de pesticides sur les terres cultivées. 28.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage - Diminution des doses de fertilisants pour permettre aux plantes messicoles (plantes qui poussent dans les champs cultivés) et à leurs hôtes de persister - Les aires protégées : L'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie nationale de création d'aires protégées terrestres et marines constitue une mesure prioritaire pour faire face à l'érosion de la biodiversité. - La réserve naturelle de Beni Salah : protection du cerf de barbarie - La réserve naturelle de Mergueb (M'sila) , Protection de la gazelle de cuvier et de l'Outarde houbara… - Réserve de chasse de Tlemcen : Pour le développement du Mouflon à manchettes, de la Gazelle Dorcas. - Les enclos d'élevage de cerf de barbarie à Collo (Skikda) à Akfadou (Tizi Ouezou). 7. Les actions de gestion en faveur des habitats de la faune sauvage Promouvoir la préservation des espaces naturels et semi-naturels. - Contribuer au respect de l'environnement dans les espaces afin de lutter notamment contre le déversement d'hydrocarbures ou autres substances toxiques et les décharges sauvages de matériaux. - Agir dans les projets d'aménagement des habitats, par exemple lors de la réalisation de grands travaux routiers, ferroviaires, industriels ou urbanistiques, par la mise en oeuvre d'études d'impact destinées à obtenir des mesures compensatoires à la perte des territoires et au financement d'ouvrages de protection de type « passage à gibier » ou « grillage » ou bien d'aménagements cynégétiques. - Impliquer les acteurs (chasseurs, forestiers…etc.) dans la gestion du milieu. - Favoriser et soutenir l'engagement des adhérents territoriaux en faveur de la gestion des habitats naturels et la biodiversité. - Inciter les adhérents territoriaux à organiser des actions de sensibilisation à la protection de l'environnement à l'attention des jeunes par des journées de ramassage des détritus en nature …etc. a) Les actions de gestion liées aux espaces et milieux agricoles Les orientations fixées en faveur de la gestion des espaces et milieux agricoles sont déterminées comme suit : Encourager les pratiques agricoles favorables au petit gibier et à la biodiversité Encourager la lutte phytosanitaire raisonnée dans l'exploitation agricole. Inciter les pratiques culturales avec l'enherbement inter rangs dans les vignobles et vergers. 29.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Promouvoir la conservation et la plantation des haies à basses tiges qui procurent des zones refuges et de gagnages (fruits sauvages et autres graines), bénéfiques aux oiseaux migrateurs et à la petite faune. Inciter les agriculteurs à procéder à l'entretien des haies en dehors des périodes de nidification et de reproduction. Encourager les projets d'aménagements communs entre agriculteurs et gestionnaires (chasseurs) Promouvoir les initiatives d'entretien et de réhabilitation des sources naturelles. Favoriser la mise en place dans les parties de terres délaissées ou les parcelles en friches, de cultures à but environnemental et faunistiques, qui offrent une mosaïque culturale diversifiée, qui procurent un couvert végétal après l'enlèvement des récoltes et des zones de gagnages en période hivernale. Inciter les sociétés de chasse à souscrire à l'action Fédérale « Jachères fleuries » qui permet d'agrémenter les territoires d'un espace écologiquement réhabilité, favorable à la microfaune et aux insectes, qui constitue un habitat idéal en faveur des oiseaux et offre un couvert végétal nécessaire à la petite faune sauvage. Encourager les initiatives de repérage des nids, les pratiques de repousse de gibier avant l'enlèvement des récoltes afin de limiter les risques de destruction du gibier au moment de l'enlèvement de la récolte. Promouvoir les techniques d'enlèvement des récoltes favorisant la fuite du gibier ou sa protection par des procédés d'équipements mécaniques spécifiques de type barre d'envol et une fauche centrifuge. b) Les actions de gestion liées aux espaces et milieux forestiers Promouvoir une sylviculture privilégiant les programmes de reboisements diversifiés. Soutenir les propriétaires à conserver les bosquets, bandes d'arbres et lisières de feuillus. Agir en faveur du maintien d'un sous étage arbustif en forêt de résineux. Développer l'implantation de feuillus en bordure de forêts de résineux. Lutter contre la fermeture des milieux et contre la prolifération de certaines espèces végétales. Soutenir les actions de débroussaillement des micros parcelles autrefois exploitées et la mise en place de cultures faunistiques afin de recréer des zones de gagnage propices au petit gibier ou aux cervidés. c) Les actions de gestion liées aux zones humides et cours d'eau Concourir à la préservation du littoral Méditerranéen Les orientations définies pour la gestion de ces habitats et ce milieu sont définies comme suit: Encourager les actions de préservation et d'entretien des plages et des dunes. Favoriser les initiatives destinées à agir en faveur de la qualité de l'eau de mer. 30.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Sensibiliser le grand public à l'intérêt d'agir en faveur de la valorisation de ces habitats naturels. Concourir à la préservation des étangs et marais Inciter les chasseurs et les pécheurs à œuvrer dans le cadre de la gestion hydraulique afin de limiter les phénomènes d'eutrophisation de l'eau et les incidences qui en découlent notamment au regard du botulisme tout en assurant le développement d'une végétation aquatique nécessaire au gagnage des canards et autres oiseaux d'eau. Promouvoir les actions des gestionnaires afin de limiter dans les milieux d'eau douce ou saumâtre les phénomènes de salinisation. Inciter à l'accomplissement d'actions sur l'entretien et la préservation des roselières qui constituent un couvert végétal naturel idéal à la faune sauvage. Encourager la lutte contre les espèces végétales exogènes invasives en favorisant la collaboration les propriétaires et autres ayants droits et en encourageant la participation des chasseurs aux opérations de désherbage mécanique. d) Les actions de gestion des espèces L'équilibre agro-sylvo-cynégétique consiste à rendre compatible, d'une part, la présence durable d'une faune sauvage riche et variée et, d'autre part, la pérennité et la rentabilité économique des activités agricoles et sylvicoles. L'équilibre agro-sylvo-cynégétique est recherché par la combinaison des moyens suivants : - la chasse, - la prévention des dégâts de gibier par la mise en place de dispositifs de protection et de dissuasion, le cas échéant, par le biais de mesures administratives. - La recherche de pratiques et de systèmes de gestion prenant en compte à la fois les objectifs de production des gestionnaires des habitats agricoles et forestiers et la présence de la faune sauvage y contribue. 8 - Objectifs structurels fixes pour la gestion des espèces 1) Objectifs structurels spécifiques à la gestion des espèces a) Améliorer les actions réalisées sur le suivi et l'évolution des populations de gibier sédentaire. Ces actions techniques sont conduites dans le cadre des missions de la Fédération des chasseurs en collaboration avec l'administration et autres partenaires volontaires : Renforcement des comptages par Indices Kilométriques d'Abondance Développement des Comptages au chant : « Estimation de l'abondance de la Perdrix au printemps par rappel au magnétophone ». Développement d'autres méthodes de comptages : Mise en place de méthodes de suivi avec des opérations de comptages suivant des protocoles validés scientifiquement. 31.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Mise en place de Bio Indicateurs : Les méthodes de suivi, telles que les comptages sont très souvent coûteuses et lourdes en matière d'organisation et de personnel. Un nouveau concept de recensement est envisageable : les bio indicateurs. Cette méthode part du principe que l'environnement de l'animal influe sur la morphologie de celui-ci et vice-versa. Le bio-indicateur met en évidence la relation "Animal - Environnement", il est simple à mesurer et donne un bon indice de l'état de la population. Avec cette méthode, on ne recherche pas un nombre donné d'animaux d'une même population, mais elle permet de mesurer avec précision l'état de la population et sa dynamique. Pour recueillir les données, il serait demandé à différentes sociétés de chasse représentatives des secteurs étudiés, de remplir un carnet de relevés après chaque animal prélevé. b) Promouvoir l'amélioration de la capacité d'accueil au sein des territoires Inciter l'aménagement des points d'eau : L'eau est nécessaire à la vie des animaux, mais il en trouve rarement en milieu méditerranéen lors des périodes sèches (juin, juillet, août). Les compagnies qui recherchent la fraîcheur peuvent alors se réfugier dans les cultures irriguées et par conséquent commettre des dégâts importants. Pour pallier à ce manque d'eau, le gestionnaire peut mettre en place des points d'eau ou des souilles (cuvettes boueuses où les animaux se rafraîchissent et se débarrassent des parasites) dans les zones boisées Favoriser la mise en place de cultures faunistiques de dissuasion. Les plus appréciées par le gibier sont le blé tendre, l'orge, l'avoine, le sorgho, le maïs et le tournesol. Actions particulières : Participer aux enquêtes nationales et réaliser des études ponctuelles pour le suivi des populations sur la base de protocoles validés. Procéder à la régulation des espèces prédatrices et déprédatrices justifiant d'un classement nuisible sur l'ensemble du territoire. Eviter toute prolifération d'espèces susceptibles de générer un déséquilibre au sein de l'écosystème par concurrence, prédation ou déprédation. Améliorer les actions réalisées sur le suivi et l'évolution des populations migrantes, hivernantes et nicheuses dans la région. Promouvoir la formation à la pratique de la chasse et de la gestion de la faune. Prévenir des risques sanitaires auprès des collectivités, sociétés, chasseurs et consommateurs. - Développer des programmes de suivi sanitaire sur le gibier et la faune sauvage. 32.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage 9-La gestion cynégétique : Désigne la gestion de la faune sauvage dans le cadre de la chasse. 9.1 - Objectif de la gestion cynégétique Cette gestion a pour objectif d'optimiser la production du gibier sur un territoire, de sorte à assurer une exploitation durable du gibier sans perturber l'équilibre agro-sylvo-cynégétique. Par différentes actions, ce type de gestion favorise le développement de populations de gibier, tout en évitant les phénomènes de surpopulation qui pourraient nuire aux activités agricoles et sylvicoles, ou à la sécurité (accident de la route, grippe aviaire). 9.2 - Actions de la gestion cynégétique La gestion cynégétique repose donc sur : - Des actions de création, maintien et restauration des habitats naturels du gibier et de la faune sauvage pour favoriser la reproduction des espèces et éviter l'incursion de gibier sur les routes, dans les champs, voire en ville ; - Des prélèvements raisonnés des individus en fonction des effectifs des populations et des caractéristiques des individus (sexe, âge, état de santé). - Le nourrissage, la mise en place de cultures à gibier et des apports en sel. - L'introduction ou la réintroduction d'individus et d'espèces pour repeupler un milieu ou consolider une population. - La création de réserves de chasse et de faune sauvage pour favoriser la reproduction et la tranquillité de la faune. Principes généraux d'un bon équilibre sylvo-cynégétique - Adapter les prélèvements au niveau des populations. - Augmenter la capacité d'accueil d'un milieu. La capacité optimale est la capacité qu'est capable de supporter le milieu sans contrainte réelle pour la régénération des peuplements. Cette capacité d'accueil correspond à la densité économiquement supportable. Au-delà, il est possible de constater des dégâts importants touchant les jeunes arbres. Cette notion est bien différente de la capacité d'accueil du milieu, en générale bien supérieure, au-delà de laquelle on constate une régression naturelle des populations (diminution de la nourriture, maladies …etc.). Remarque : Les actions sylvicoles et certains travaux d'aménagement peuvent permettre d'augmenter la capacité d'accueil du milieu en créant des conditions favorables aux gîtes et aux besoins alimentaires. L'absence de gestion peut conduire à la raréfaction, voire à la disparition de certains gibiers (notamment le petit gibier). 33.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage 9.3 - Mode de gestion de quelques espèces Le cerf Habitat et Alimentation Le Cerf est attaché à la présence de refuges diurnes indispensables à sa survie. Il vit en forêt assez ouverte où il doit trouver à se nourrir. La présence d'eau pour boire et se souiller est nécessaire. Il vit à partir de 200 mètres d'altitude jusqu'à environ 2000 mètres avec une préférence vers 700 à 900 mètres. Son alimentation varie suivant les saisons : l'été la strate herbacée fournit 70% de l'alimentation. La part ligneuse et semi-ligneuse devient prépondérante en hiver. Densité économiquement supportable pour la forêt Territoire vital : > 5000 hectares. 0,75 à 2 par 100 hectares. Les animaux ont tendance à ce concentré, induisant des niveaux de population bien supérieurs, à certains endroits précis (noyaux). Le contrôle nécessaire des effectifs est réalisé par chasse à tir en battue ou individuelle et la vénerie dans le cadre d'un plan de chasse. Le prélèvement à réaliser sur chaque territoire est fixé par la loi. Risque pour la pérennité des peuplements Des densités fortes provoquent des dégâts agricoles et forestiers importants. Sa simple présence induit toujours des dégâts localisés aux endroits où se concentrent les animaux (noyaux). Les dégâts forestiers les plus importants sont alimentaires. L'abroutissement intervient essentiellement en hiver et au printemps (consommation des feuilles qui débourrent). Il peut compromettre la régénération et touche plus particulièrement le Chêne, le Sapin, le Peuplier, le Frêne, le Hêtre et les Pins. Une surpopulation de Cerf interdit pratiquement toute possibilité de régénération. Aménagements favorables L'ouverture de grandes clairières est favorable. Les endroits ensoleillés (Est et Sud) attirent les animaux qui y trouvent une alimentation plus riche (herbacée). Ces clairières doivent être allongées. Préserver de la fréquentation les zones refuges. Mêmes recommandations de forme que pour le Chevreuil. Une forêt gérée par parquets de quelques hectares avec des clairières, multipliant les effets de lisière, comprenant des peuplements d'âges variés (jeune taillis, fourré, futaie adulte) est favorable. Elle augmente la capacité d'accueil, et réduit l'impact sur la régénération naturelle. D'une façon générale, la pratique d'éclaircies dans les peuplements lui est favorable. La mise en lumière du sous-bois favorise le développement de la strate ligneuse et herbacée. Il est également conseillé de multiplier les cloisonnements et layons de pénétration qui favorisent la pratique de la chasse et augmentent l'offre alimentaire. 34.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Le sanglier : Habitat et Alimentation Le Sanglier peut s'adapter à des milieux très variés, mais son domaine favori reste la forêt dense à base de Chêne et de Pin. La présence d'eau est très importante, pour boire et aussi se souiller (élimination des parasites et régulation thermique). Il est omnivore. Les fruits forestiers constituent en général 50% de son alimentation. En l'absence de glandée il peut se rabattre sur les productions agricoles. Densité économiquement supportable pour la forêt Territoire vital : 200 à 2000 hectares. Dans la population est très importante, un prélèvement de 15 à 40 animaux par 1000 hectares est souvent nécessaire pour maintenir les populations à un niveau acceptable. Risque pour la pérennité des peuplements Hormis le cas particulier des boisements truffiers (arrachage des arbres et destruction du système racinaire), et des jeunes plantations, le Sanglier ne constitue pas une menace réelle pour la pérennité des peuplements forestiers. Il peut par contre occasionner des dégâts très importants sur les productions agricoles. Aménagements favorables Une gestion équilibrée, destinée à limiter l'impact sur les cultures est envisageable. Elle consiste à mettre en place de cultures à gibiers. Création de points d'eau Pour maintenir la capacité d'accueil du milieu (et donc limiter les dégâts éventuels aux cultures), certaines précautions sont à prendre dans la gestion des peuplements feuillus. Les coupes de rajeunissement de taillis doivent être étalées dans le temps. Il est toujours préférable de maintenir les taillis situés dans certains fonds de vallons qui constituent des zones refuges. Dans les coupes de rajeunissement, la conservation de 20 belles cépées par hectare permet d'assurer une production de fruits.(glands) La protection des cultures ou des boisements peut être assurée par une clôture électrique « deux fils ». Le petit gibier : Densité économiquement supportable pour la forêt Compte tenu de la pression de chasse, la capacité d'accueil est rarement atteinte. 35.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Risque pour la pérennité des peuplements Lapin et Lièvre peuvent causer des dégâts aux jeunes plants forestiers. Il est alors nécessaire de les protéger avec des manchons de protection. Actuellement, en Algérie le risque n'existe pas ou assez limité en raison de la forte diminution des populations, liée en partie à la pression de la chasse et du braconnage. Aménagements favorables Tous travaux et aménagements permettant l'obtention de milieux ouverts sont favorables. Il peut s'agir d'implantation de cultures à gibiers ou jachères faune sauvage, ou de réalisation de travaux de broyage « alvéolaire » notamment dans les garrigues, matorrals, taillis plus ou moins dégradés. D'une façon générale, le pâturage crée des conditions favorables au maintien et au développement du petit gibier. Pour le lapin, il est possible d 'aménager des « garennes » artificielles. 36.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage ANNEXE Loi n° 04-07 du 14 Août 2004 relative à la chasse. DISPOSITIONS PRELIMINAIRES Article 1: La présente loi a pour objet de déterminer les règles relatives à l'exercice de la chasse. Article 2 : Au sens de la présente loi on entend par : La chasse : la recherche, la poursuite et le tir ou la capture des animaux vivants à l'état sauvage dénommés gibiers. La chasse à tir : consiste à rechercher, à poursuivre, à guetter ou à attirer le gibier avec ou sans chien et dont la mise à mort se fait avec une arme de chasse. La chasse à courre : consiste à faire poursuivre et forcer le petit ou le grand gibier à poil par une meute de chiens courants suivis par des chasseurs se déplaçant à pied, ou à cheval. La chasse au vol : consiste à faire poursuivre et à capturer le petit gibier à poil ou à plumes par certains oiseaux de proie dressés à cet effet. La chasse à la passée : consiste a tirer au vol le gibier d'eau sur les lieux de passage lorsqu'il entre ou sort de son reposoir. Elle se pratique une demi-heure avant le lever du jour ou une demi-heure après le coucher du soleil. La nuit : période réputée commencer une demi-heure après le coucher du soleil et finir une demi-heure avant son lever. La chasse touristique : consiste à exercer la chasse par un touriste chasseur de nationalité étrangère résident ou non sur le territoire national. Le spécimen : il est entendu par spécimen tout animal sauvage vivant ou mort, ainsi que toute partie ou tout produit obtenu de l'animal. TITRE 1 DES PRINCIPES GENERAUX Article 3 : Les règles relatives à l'exercice de la chasse ont pour objet de : fixer les conditions de la chasse et des chasseurs, d'assurer la préservation, la promotion et le développement du patrimoine cynégétique ; interdire toute chasse ou autre action de chasse en dehors des zones et des périodes prévues par les dispositions de la présente loi et ses textes d'application. Article 4 : Les dispositions de la présente loi concernent les modalités d'exercice du droit de chasse. Les modalités d'organisation des battues administratives sont précisées par voie réglementaire. Article 5 : La chasse est un droit ouvert à tous les citoyens nationaux sur le territoire national remplissant les conditions prescrites par la législation et la réglementation en vigueur. Le droit de chasser n'est ouvert aux ressortissants étrangers, non-résidents sur le territoire national, que dans les conditions fixées aux Articles 16,17 et 18 de la présente loi et ses textes d'application. TITRE II DE LA CHASSE 37.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Chapitre 1 des conditions d'exercice de la chasse Article 6 : Sans préjudice des dispositions relatives aux conditions et modalités de détention des armes à feu, l'exercice de la chasse est ouvert à tout citoyen algérien réunissant les conditions suivantes : 1- être titulaire d'un permis de chasse en cours de validité ; 2- être titulaire d'une licence de chasser en cours de validité ; 3- être membre d'une association de chasseurs ; 4- être couvert pour sa responsabilité civile en qualité de chasseur et pour responsabilité pénale pour l'emploi des armes à feu ou autres moyens de chasse, par une police d'assurance en cours de validité. Section 1 : Du permis de chasser Article 7 : Le permis de chasser exprime la capacité du chasseur à l'exercice de la chasse. Il est personnel. Il n'est ni cessible ni transmissible. Il ne peut être ni prêté ni loué. Article 8 : Le permis de chasser est délivré et validé par le wali ou son délégué, ou par le chef de la daïra du lieu de résidence du postulant Article 9 : Le postulant au permis de chasser doit justifier des conditions suivantes: 3. avoir plus de 18 ans révolus, 4. n'avoir aucun handicap physique ou mental incompatible avec l'exercice de la chasse, 5. devoir subir un stage organisé par l'administration chargée de la chasse pour l'obtention d'une attestation l'habilitant à être titulaire d'un permis de chasser. Les modalités d'application des dispositions du troisième tiret ci-dessus, le contenu du dossier de demande de permis de chasser et sa délivrance sont déterminés par voie réglementaire. Article 10 : Les agents de police judiciaire et les corps spécifiques de l'administration des forêts, prévues par le code de procédure pénale, peuvent exiger, à tout moment, la présentation du permis de chasser. Le permis de chasser est retiré à son titulaire à la suite d'une décision judiciaire conformément aux dispositions de la présente loi. Article 11 : Le permis de chasser est valable sur l'ensemble du territoire national et pour une durée de dix (10) ans, renouvelable selon les mêmes conditions prévues à l'Article 9 cidessus. Le postulant au renouvellement de son permis de chasse ne doit pas avoir fait l'objet d'une condamnation pour infraction aux dispositions de la présente loi depuis au moins cinq (05) ans. Article 12 : Les droits de délivrance et de validation du permis de chasser sont fixés par la loi de finances. Section 2 : De la licence de chasser Article 13 : La licence de chasser permet à son titulaire l'exercice de la chasse sur les territoires de chasse amodiés ou loués par l'association dont il est membre, conformément aux dispositions de la présente loi.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Article 14 : La licence de chasser est délivrée exclusivement aux chasseurs titulaires d'un permis de chasser en cours de validité, à la demande de l'association de chasseurs à laquelle ils sont affiliés. La licence de chasser est valable pour une année et permet l'exercice de la chasse pour une seule campagne de chasse. Les modalités d'établissement et de délivrance d'une licence de chasser sont précisées par voie réglementaire. Article 15 : Les corps habilités visés à l'Article 10 ci-dessus peuvent exiger la présentation de la licence de chasser à tout moment. A la fin de sa validité, celle-ci est restituée à l'administration chargée de la chasse. Chapitre II des conditions de la chasse touristique Article 16 : La chasse touristique sur le territoire national ne peut être exercée que dans les conditions ci-après : - par l'intermédiaire d'une agence touristique qui exerce l'ensemble des tâches dévolues aux associations de chasseurs par les Articles 34 à 40 de la présente loi. -Sur les lieux cynégétiques à reproduction artificielle, - être titulaire d'un permis de chasse en cours de validité à la demande de l'agence touristique, - être titulaire d'une licence de chasser en cours de validité à la demande de l'agence touristique, - être titulaire d'une police d'assurance en cours de validité couvrant sa responsabilité civile en sa qualité de chasseur et sa responsabilité pénale pour l'emploi des armes à feu ou d'autres moyens de chasse. Les procédures et les modalités d'exercice de la chasse touristique par le touriste chasseur et le chasseur algérien et la validation du permis de chasse touristique, ainsi que les relations entre les agences touristiques, l'administration chargée de la chasse, les associations des chasseurs, les fédérations de wilaya et la fédération nationale des chasseurs sont précisées par voie réglementaire. Article 17 : Les agences de tourisme sont tenues de veiller au respect de la législation et de la réglementation en matière de chasse, par leurs clients étrangers. Elles ne peuvent à cet égard décliner la responsabilité qui leur est conférée par les dispositions de la présente loi et de ses textes d'application, du fait des agissements de leurs clients. Article 18 : Les produits de chasse touristique faisant l'objet de transformation, et/ou de conditionnement et/ou d'exportation ne peuvent dépasser le nombre autorisé par la loi et selon des modalités précisées par voie réglementaire. Chapitre III des moyens de chasse 39.
[Audio] Cours Gestion de la faune sauvage Article 19 : Les moyens de chasse autorisés, dans les conditions d'utilisation qui les régissent, sont : 1- les fusils de chasse. 2- les chiens de chasse, 3 -les oiseaux rapaces dressés pour la capture du gibier, 4- les chevaux, 5- les moyens traditionnels tel que l'arc. Toutefois en cas de nécessité, l'administration chargée de la chasse peut autoriser l'utilisation du furet. Article 20 : Seul l'emploi d'une arme de chasse réglementaire est autorisé pour abattre le gibier. Les caractéristiques des armes et munitions de chasse sont déterminées par voie réglementaire. Article 21 : Les conditions de détention, d'importation et de dressage des chiens de chasse sont fixées par voie réglementaire. Article 22 : La capture, la détention, le dressage, le transport et l'utilisation des rapaces vivants pour l'exercice de la chasse en faveur d'associations de chasseurs pratiquant la chasse au vol sont soumis à autorisation délivrée selon des modalités fixées par voie réglementaire. Article 23 : Sont prohibés pour la chasse : I - Les moyens de locomotions motorisés y compris : - véhicule, moto, hélicoptère, aéronef et autres engins utilisés soit comme moyens de rabat soit comme moyens de chasse. II - Les moyens de capture tels que : - filets, lacets, hameçons, collets, pièges, nasses, trappes et tout matériel qui capture ou tue directement le gibier, facilite la capture ou la destruction du gibier ou provoque sa destruction massive, la glu et de toute drogue susceptible d'enivrer ou de détruire le gibier, lampes, lampes torches ou tout autre dispositif émettant de la lumière artificielle ou susceptible d'aveugler le gibier pour sa capture, silencieux et de dispositif de tir nocturne, appareils de transmission radiophonique ou tout autre appareil de communication explosifs, engins détonants ou pyrotechniques pour la chasse du gibier., Chapitre IV des périodes de chasse 40.